L’origine des murs en pierre sèche remonte à des millénaires. Elle témoigne d’une maîtrise artisanale transmise de génération en génération. Utilisés dans diverses régions du monde, notamment en Europe, ces murs servaient à délimiter des terres ou à retenir des cultures en terrasses.

Ce savoir-faire ancestral est particulièrement répandu dans les zones rurales, où les paysans construisaient ces murs pour organiser et protéger leurs parcelles agricoles. Au fil du temps, les murs et murets en pierre sèche sont devenus des symboles du patrimoine local !

Aujourd’hui, cette méthode de construction connaît un regain d’intérêt en raison de ses qualités écologiques et esthétiques. La durabilité, l’intégration paysagère et la capacité à limiter l’érosion des sols en font une solution pratique et respectueuse de l’environnement.

Mais quelles sont les techniques de construction traditionnelle ? Quelles sont les applications de ce type d’ouvrage ? Et comment construire un mur en pierres chez soi ?

G. Despagnet, paysagiste près de Mont-de-Marsan, vous en dit plus sur cet art ancestral…

Qu’est-ce qu’un mur en pierre sèche ?

Un mur en pierre sèche est un ouvrage de maçonnerie paysagère réalisé uniquement avec des pierres de qualité constructive. Cette technique repose sur l’agencement minutieux des pierres, sans recourir à du mortier, liant, sable ni eau.

Celles-ci sont empilées et ajustées de manière à s’auto-stabiliser, selon leur poids et leur forme. Chaque pierre est choisie et ajustée manuellement, pour s’emboîter parfaitement avec les autres, garantissant ainsi la stabilité de l’ensemble !

Les outils utilisés sont simples mais essentiels : marteau, ciseau et parfois des leviers pour manipuler les pierres les plus lourdes. Le murailler travaille souvent avec des matériaux locaux, utilisant des pierres extraites du sol environnant pour mieux s’intégrer au paysage.

  1. Le mur paysan qui n’utilise pas de pierres taillées et avec des espacements de joints variés ;
  2. Le mur de biodiversité, constitué de pierres légèrement taillées afin d’assurer calage et solidité de l’ensemble ;
  3. Le mur signature, composé d’une majorité de pierres taillées et avec des espacements réduits.

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Les techniques de construction traditionnelles

La construction d’un mur en pierre sèche suit plusieurs étapes clés : d’abord, les fondations sont posées avec les plus grosses pierres. Les couches supérieures (lit de pose) sont ensuite progressivement bâties avec des pierres plus petites. Enfin, des pierres plates forment le couronnement.

Universelle, cette technique de construction paysagère repose sur 4 principes de base afin de garantir la solidité de l’ouvrage :

  1. La pierre est en contact direct avec toutes les pierres à proximité
  2. Chaque pierre est entièrement bloquée par les autres
  3. Les pierres sont superposées de façon croisée d’une couche à l’autre
  4. La face visible du mur est inclinée pour compenser les forces de poussée et permettre un drainage naturel de l’eau

Sa durabilité va aussi dépendre de l’ancrage dans le sol. Plusieurs paramètres doivent ainsi être pris en compte tels que la nature du sol, le type de talus, l’écoulement de l’eau, les angles de frottement, les dénivelés, les points de contact et la nature des pierres !

La technique exige patience et savoir-faire car il faut tester chaque pierre pour garantir qu’elle trouve sa place dans l’ouvrage. La maîtrise des équilibres et des forces naturelles est au cœur de cette méthode. Le mur est ainsi capable de résister aux mouvements de terrain.

Les avantages des murs en pierre sèche 

Les murs en pierre sèche offrent de nombreux avantages, tant sur le plan écologique qu’esthétique. Leur construction traditionnelle répond en effet à des enjeux modernes de durabilité et d’intégration dans le paysage :

  • Absence de déchets : la méthode des pierres sèches ne nécessite tout d’abord aucun liant chimique ou autres matériaux. Ces murs sont donc 100 % naturels et respectueux de l’environnement ;
  • Écoulement des eaux: grâce à l’absence de mortier, l’eau s’infiltre entre les pierres, évitant ainsi l’accumulation d’humidité et les risques d’érosion ;
  • Esthétisme : d’aspect naturel, ces murs s’intègrent harmonieusement dans le paysage. Ils contribuent ainsi à préserver le charme des régions rurales ;
  • Flexibilité d’utilisation : de plus, ces ouvrages sont facilement démontables et déplaçables, avec des pierres réutilisables au besoin ;
  • Résilience écologique: leur conception permet également de protéger le jardin face aux mouvements de terrain, inondations et détérioration naturelle ;
  • Économie circulaire: l’utilisation de pierres prélevées sur place ou à proximité réduit aussi l’empreinte carbone liée au transport ;
  • Microclimat local: les pierres absorbent la chaleur la journée et la restituent la nuit. Elles contribuent ainsi à réchauffer le jardin localement ;
  • Biodiversité : enfin les interstices entre les pierres offrent un habitat aux mousses, plantes spontanées, arthropodes, amphibiens, reptiles et oiseaux.

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Les différentes applications des murs paysagers

Les murs en pierre sèche permettent tout d’abord de créer des terrasses agricoles, particulièrement dans les régions montagneuses. Ces terrasses permettent de retenir la terre et l’eau, offrant ainsi des surfaces cultivables tout en limitant l’érosion des sols !

Ils servent également de soutènements pour stabiliser des terrains en pente, protégeant ainsi les habitations ou les infrastructures voisines des risques de glissement de terrain. Leur capacité à drainer naturellement l’eau les rend particulièrement efficaces.

Dans l’aménagement paysager, les murs en pierres sèches sont aussi prisés pour leur esthétique naturelle et leur charme. Ils servent à délimiter des jardins à la manière de clôtures, créer des niveaux, structurer des espaces ou mettre en valeur des massifs avec élégance et simplicité…

Enfin, la restauration du patrimoine rural utilise souvent ces murs pour réhabiliter des structures anciennes. Ils contribuent à la valorisation des paysages culturels, tout en préservant l’identité historique des régions où ils sont érigés.

L’art de la pierre sèche : un patrimoine à préserver

Lart de la pierre sèche est encore largement pratiqué dans certaines régions d’Europe, notamment en France, en Espagne, en Italie et en Grèce. Chaque pays possède ses propres variations techniques, adaptées à la géologie locale et aux besoins agricoles ou paysagers.

En France, les murs en pierre sèche sont particulièrement présents dans les régions de la Provence, des Cévennes ou encore du Luberon. En 2018, cette technique a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO !

La préservation de ce savoir-faire est essentielle pour maintenir l’héritage des générations passées. De plus en plus d’associations locales et d’organismes proposent des formations et des chantiers participatifs pour transmettre cette technique aux nouvelles générations.

Valoriser les murs et murets en pierre sèche permet non seulement de préserver un paysage traditionnel, mais aussi de promouvoir des solutions durables et respectueuses de l’environnement.

Comment construire un mur en pierre sèche chez soi ?

Construire un mur en pierres sèches chez soi est un projet qui demande patience et un minimum de savoir-faire. Voici les principales étapes à suivre pour réaliser un mur solide et durable :

  • Choisir l’emplacement : délimitez tout d’abord clairement l’espace dédié à votre maçonnerie paysagère et définissez la hauteur souhaitée en fonction de l’usage ;
  • Préparer le sol: creusez ensuite une tranchée d’environ 20 à 30 cm de profondeur. Le sol doit être dur et stabilisé. Ce fond de forme permettra d’assurer une bonne base au mur ;
  • Sélectionner les pierres: optez pour des pierres locales et variez les dimensions pour faciliter leur bon agencement ;
  • Poser les fondations: disposez les plus grosses pierres à la base pour former un socle solide ;
  • Monter le mur progressivement: assemblez ensuite les pierres couche par couche, en les inclinant légèrement vers l’intérieur pour la stabilité (pendage) ;
  • Caler les petites pierres: utilisez de petites pierres pour remplir les interstices et assurer l’équilibre de l’ensemble ;
  • Vérifier la stabilité à chaque niveau: testez régulièrement l’équilibre de chaque rangée de pierres au fur et à mesure ;
  • Finaliser avec un couronnement: placez enfin des pierres plates ou larges au sommet pour stabiliser et protéger le mur.

Confier la création de ses murs en pierre sèche à un professionnel

Les murs en pierre sèche sont des ouvrages élégants, écologiques et résistants. Malgré leurs nombreux avantages, ils requièrent néanmoins patience et savoir-faire pour une réalisation dans les règles de l’art. Si vous manquez de temps ou d’expertise, il peut alors être judicieux de faire appel à un maçon paysagiste ou à un murailler.

Ensemblier du jardin G. Despagnet vous accompagne sur la conception, la création et l’entretien de vos ouvrages de maçonnerie paysagère : murets en pierre, murs de soutènement, escaliers de jardin, dalles d’emmarchement, parements, enrochements…

Régulièrement formées au sein du réseau Alliance Paysage, nos équipes vous conseillent quant aux meilleures options selon vos préférences, besoins et budget. Nous prenons aussi en charge les travaux d’aménagements paysagers par le biais de notre conceptrice végétale.

Nos jardiniers paysagistes réalisent vos murs en pierre à l’ouest des landes (40). Nous intervenons entre autres à Mont-de-Marsan, Aire-sur-l’Adour, Capbreton, Saint-Paul-lès-Dax, Ygos-Saint-Saturnin, Roquefort, Magescq, Saint-Sever, Morcenx-la-Nouvelle, Sabres…

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